Cause très fréquente de ronflement et de gêne respiratoire
Qu’est-ce que le SORB ?
Le SORB est un syndrome qui affecte les chiens de race brachycéphale (Bouledogue, Carlin, Cavalier King Charles, etc…) et qui se caractérise par des difficultés respiratoires pouvant aller de simples ronflements à des syncopes avec apnée, parfois associées à des troubles digestifs.
Quelles sont les causes du SORB ?
L’écrasement de la face chez certaines races de chiens ont des conséquences sur l’anatomie des structures respiratoires. Nous pouvons séparer les éléments du SORB entre des malformations primaire et des déformations/anomalies secondaires.
Les malformations primaires sont des narines sténosées (trop fermées), un voile du palais trop long et trop épais, des cornets nasaux trop volumineux (muqueuse dans les cavités nasales), et une diminution de la taille de la trachée (principalement chez le Bouledogue Anglais). Ces malformations ont pour conséquences un écoulement turbulent de l’air lors de la respiration, et une pression négative dans le thorax lors de l’inspiration (par blocage du flux d’air).
Les anomalies secondaires correspondent aux conséquences sur le moyen terme des difficultés respiratoires : affaiblissement du larynx (ou collapsus laryngé) et reflux gastro-oesophagien entrainant une laryngite et oesophagite.
Comment savoir si mon chien souffre d’un syndrome brachycéphale ?
La plupart des chiens de type brachycéphale ont des ronflements, ce qui n’est pas un signe de souffrance. En revanche, les signes d’appel d’un SORB qui nécessite d’être pris en charge sont un intolérance à l’effort, des apnées du sommeil ou difficultés à dormir, un coup de chaleur, des sifflement respiratoires, des syncopes, ou des vomissements/régurgitations.
Quels examens réaliser ?
La confirmation d’une élongation du voile du palais se fait par examen laryngé (sous anesthésie) soit par laryngoscopie (visualisation directe), soit par fibroscopie (avec un endoscope). Cet examen permet également de voir s’il y a un collapsus laryngé.
Dans le cas de troubles digestifs, une endoscopie digestive peut être recommandée soit en première intention, soit en cas de persistance des symptômes plus d’un mois après la chirurgie.
Enfin, il est très important de faire des radiographies du thorax pour évaluer la taille de la trachée et vérifier s’il n’y a pas n’anomalie dans les poumons (bronchopneumonie par fausse déglutition par exemple).
Quel est le traitement du SORB ?
Le traitement du SORB est chirurgical (le traitement médical seul ne permet pas de corriger les anomalies de conformation). La chirurgie consiste en deux étapes principales : raccourcir et désépaissir le voile du palais, et agrandir les narines. L’objectif est de libérer les voies respiratoires pour soulager le patient, et pour éviter l’apparition ou l’aggravation des anomalies secondaires (reflux, collapsus laryngé).
Plusieurs techniques existent pour le voile du palais (staphylectomie) : aux ciseaux ou au laser. Les deux techniques donnent les même résultats, cela dépend de la préférence du chirurgien.
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Quelles sont les risques de cette chirurgie ?
La chirurgie du voile du palais est une intervention réalisée couramment, mais elle présente malgré tout des risques. Les complications principales sont un oedème du site opératoire (sur le voile du palais), un écoulement nasal, un passage de la nourriture dans le nez (voile du palais trop court), une fausse déglutition, une aggravation des régurgitations temporaire.
Dans la plupart des cas, les complications rentrant dans l’ordre spontanément ou avec un traitement médical et 90% des interventions chirurgicales se passent très bien. Cependant, dans certains cas, un oedème très important dans le fond de la gorge peut nécessiter la mise en place d’une sonde de trachéostomie temporaire, le temps que l’oedème disparaisse. Enfin, certains patients présentent des reflux très importants après la chirurgie, ce qui entraine une inflammation sévère du larynx et peut avoir des conséquences graves sur la respiration.
Quel est le pronostic du SORB ?
Chez les patients très affectés par leur syndrome brachycéphale, le pronostic sans chirurgie est mauvais car la maladie va évoluer vers un collapsus du larynx en quelques années (qui ne peut ensuite plus être soigné et menace la vie de l’animal ainsi que sa qualité de vie).
Chez les patients opérés jeunes sans collapsus laryngé, le pronostic après chirurgie est très bon dans la majorité des cas avec une nette amélioration de l’intolérance à l’effort et la qualité de vie.
Chez les patients qui présentent déjà un collapsus laryngé important, le pronostic est moins bon. La chirurgie est malgré tout nécessaire, mais des difficultés respiratoires vont persister car le larynx est déjà refermé sur lui-même.
Enfin, chez les patients qui ont des symptômes digestifs (vomissements, régurgitations), les symptômes s’améliorent dans les deux mois qui suivent la chirurgie. Cependant, il est assez fréquent que des vomissements persistent.? Dans ce cas, une endoscopie digestive est préconisée pour adapter le traitement médical.