Première cause de boiterie du membre thoracique chez le chien
Le coude est une articulation complexe composée de trois os (humérus, radius et ulna).
Le terme « dysplasie » signifie qu’il y a une anomalie du développement de l’articulation.
L’origine est multifactorielle, comprenant une prédisposition génétique exacerbée par l’environnement, le tempérament, l’alimentation, etc. Par conséquent, les parents, les frères et soeurs ne sont pas obligatoirement touchés.
La dysplasie du coude peut être à l’origine, à des degrés différents de sévérité, d’un défaut de conformation du coude et de forces anormalement élevées à certains endroits de l’articulation.
Les conséquences peuvent être une fragmentation du processus coronoïde médial, une non-union du processus anconé, une lésion d’ostéochondrose (OCD) ou encore un défaut de congruence (une marche d’escalier) dans l’articulation. Ces anomalies peuvent être unique ou une combinaison d’entre-elles et peuvent se déclarer dès le premiers mois de vie de l’animal.
Le point commun est une évolution arthrosique au long terme.
Il s’agit de la cause la plus fréquente de boiterie du membre thoracique chez le chien. Une atteinte des deux coudes est observée dans 50% des cas.
Certaines races sont considérées comme prédisposées, le Labrador, le Berger allemand, le Bouvier bernois par exemple.
Le plus souvent, la patient présente un historique de boiterie chronique du membre thoracique avec une bonne réponse aux anti-inflammatoires mais une récidive à l’arrêt.
Le diagnostic est clinique par la présence d’un inconfort, de craquements et d’un gonflement articulaire du coude. Des radiographies ou des ponctions articulaires peuvent confirmer des signes secondaires (arthrose) et exclure une autre anomalie (infection, fracture ou tumeur par exemple).
Il est souvent recommandé de réaliser des examens complémentaires d’imagerie type scanner avant de réaliser une éventuelle arthroscopie pour avoir une vision globale de la maladie et de ses conséquences. Ceci permet d’affiner le diagnostic et le pronostic.
Le traitement de fond est médical associé à des mesures hygiéniques de l’arthrose pour toute la vie de l’animal. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être recommandée.
Notamment lors de fragmentation du processus coronoïde médial, qui correspond à la formation d’un petit fragment osseux dans l’articulation à l’origine d’un inconfort (comme un caillou dans la chaussure) et d’une source d’inflammation importante.
L’arthroscopie est une technique minimallement invasive qui permet d’insérer une caméra dans l’articulation pour visualiser le cartilage et retirer les éventuels fragments à l’aide de petits instruments.
Pour la non-union du processus anconé ou l’incongruence articulaire, des chirurgies supplémentaires plus ou moins complexes sont parfois nécessaire.
L’arthroscopie demande du matériel de pointe et un savoir-faire important. La réussite du traitement est en partie conditionnée par l’expérience du chirurgien.
En général, le patient rentre à la maison le soir-même ou le lendemain sans pansement. Les consignes post-opératoires incluent une période de repos de 4 à 6 semaines même si aucune boiterie n’est apparente.
L’intervention nécessite une anesthésie générale et une procédure chirurgicale, toutes deux comportant une liste de risques potentiels et de complications. Heureusement, le taux de complication est très faible en arthroscopie.
Les complications peuvent inclure, mais ne se limitent pas à :
Bien que nous prenions toutes les précautions pour réduire les risques liés à l'anesthésie et à la chirurgie, il est très important que vous reconnaissiez qu'aucune procédure n'est à l'abri de risques. Les éventuelles complications entraîneront des coûts supplémentaires pour les rectifier.
Une évolution arthrosique est à prévoir au long-terme. Le traitement médical et chirurgical a pour but de soulager l’individu à court et moyen terme et de ralentir la progression de l’arthrose.
Le pronostic à long terme dépend en partie de la gravité de la maladie du cartilage constatée lors de l'arthroscopie et ne dépend pas uniquement des procédures arthroscopiques.
Avec des mesures hygiéniques respectées, le patient peut conserver une qualité de vie satisfaisante toute sa vie.
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