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La rupture du ligament croisé crânial

Les ligaments croisés sont au nombre de deux dans le genou, le crânial et le caudal. Le rôle du ligament croisé crânial (appelé « antérieur » chez l’humain) est de stabiliser le genou, de limiter la rotation interne et d’éviter le signe du tiroir (glissement du tibia vers l’avant par rapport au fémur) lors de l’appui.

L’anatomie du genou du chien et du chat est légèrement différente de celle de l’humain. En effet, le fémur repose sur les ménisques, eux-mêmes situés sur le plateau tibial. La différence vient de ce plateau qui est plus pentu, impliquant un glissement du fémur par rapport au tibia et donc une tension importante sur le ligament croisé crânial tout au long de la vie de l’animal. Dans la majorité des cas, il s’agit d’un vieillissement du ligament qui finit par rompre. La rupture est secondaire à un traumatisme dans moins de 20% des cas chez le chien, contrairement à chez l’homme où elle est le plus souvent secondaire à une torsion du genou (ski, rugby,…). Ceci explique aussi pourquoi la rupture du ligament croisé peut intervenir sur les deux genoux dans 50 à 60% des cas.

Il s’agit de la cause la plus fréquente de boiterie du membre pelvien chez le chien.

Certaines races sont considérées comme prédisposées le Labrador, le Rottweiler, l’Akita Inu par exemple.

Le plus souvent, la patient présente un historique de boiterie du membre pelvien avec une bonne réponse aux anti-inflammatoires et une récidive à l’arrêt.

Le diagnostic est clinique par la présence du signe du tiroir à la mobilisation du genou. Des radiographies peuvent confirmer des signes secondaires et exclure une autre anormalie (fracture ou tumeur par exemple). Il est rarement nécessaire de réaliser des examens complémentaires (arthroscopie, arthroscanner, IRM).

En médecine vétérinaire, contrairement à l’humain, le traitement est systématiquement chirurgical. S‘il existe un grand nombre de technique chirurgicale, la TPLO (Ostéotomie de nivellement du plateau tibial) semble être le traitement de choix à l’heure actuelle en médecine vétérinaire. Cette chirurgie vise à s’affranchir de la nécessité du ligament croisé crânial en modifiant la pente du plateau tibial pour empêcher l’instabilité présente lors de l’appui. L’os doit être coupé pour être pivoté avant d’être stabilisé par une fixation interne en utilisant une plaque spécifique acceptant entre 6 et 8 vis dont certaines sont verrouillées. 

Plusieurs études récentes ont montré l’intérêt de la TPLO par rapport aux autres techniques de traitement des ruptures du ligament croisé crânial en raison d’une récupération post-opératoire plus rapide (évaluée par analyses objectives des forces), une satisfaction des propriétaires plus importante et une évolution arthrosique plus lente au long terme. Notamment, le retour à la marche est plus rapide après une TPLO qu’après une prothèse extra-capsulaire, ce qui protège l’autre genou.

La chirurgie doit être réalisée avec soin et précision pour éviter les complications. En général, le patient rentre à la maison le soir-même ou le lendemain sans pansement. Les consignes post-opératoires incluent une période de repos de 6 semaines, le temps que l’os cicatrise et ce même si aucune boiterie n’est apparente.

L’intervention nécessite une anesthésie générale et une procédure chirurgicale, toutes deux comportant une liste de risques potentiels et de complications. Heureusement, la majorité des complications les plus graves restent rare à très rare.

  • Infection superficielle de l’incision ou infection profonde nécessitant une utilisation prolongée d'antibiotiques, une irrigation chirurgicale et/ou un retrait tardif des implants
  • Formation d’une poche de liquide au niveau du site chirurgical
  • Saignement associé à une lésion des vaisseaux sanguins nécessitant un traitement supplémentaire ou éventuellement une transfusion sanguine
  • Déhiscence de la plaie nécessitant des antibiotiques, des pansements ou une chirurgie de révision
  • Complications liées à l'implant (déplacement, rupture, infection, mauvaise position) nécessitant une chirurgie de révision
  • Complications de la cicatrisation osseuse (cicatrisation lente, absence de cicatrisation, cicatrisation avec une forme incorrecte) nécessitant une chirurgie de révision
  • Lésion méniscale tardive nécessitant une intervention chirurgicale
  • Lésion du cartilage, des ligaments ou des tendons autour du genou entraînant un retard dans le port du poids ou nécessitant une chirurgie supplémentaire
  • Boiterie persistante due à l'arthrose et/ou à l'instabilité résiduelle

Bien que nous prenions toutes les précautions pour réduire les risques liés à l'anesthésie et à la chirurgie, il est très important que vous reconnaissiez qu'aucune procédure n'est à l'abri de risques. Les éventuelles complications entraîneront des coûts supplémentaires pour les rectifier.

Sans traitement chirurgical, une évolution arthrosique précoce est à prévoir et peut se compliquer d’une lésion des ménisques aggravant la boiterie et l’inconfort.

Avec la TPLO, le pronostic est en général bon à excellent pour une récupération totale. Les implants restent toute la vie de l’animal sauf rare complication.

L'équipe Arria Vet

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